Brodie FL, Ruggiero J, Ghodasra DH et al. Volume and composition of reflux after intravitreal injection. Retina, 2014;34: 1473-1476.
Le reflux est souvent source de perplexité pour les opérateurs parce qu’il représente une certaine soustraction du volume qui est injecté (50 µL pour le ranibizumab ou l’aflibercept). Il est difficile d’imaginer l’importance de ce reflux par rapport à la dose thérapeutique. La notion d’une tachyphylaxie intervenant après de nombreuses injections d’anti-VEGF a récemment été discutée [3]. Le reflux après les IVT pourrait être un facteur confondant, contribuant à la perte progressive d’efficacité d’un anti-VEGF.
Les auteurs de cette étude post mortem sur 8 yeux avaient déjà réalisé une étude sur yeux de porc [4]. Après injection intravitréenne d’un colorant (hématoxyline), ils utilisent un modèle mathématique permettant de calculer le reflux à partir de la coloration d’une bandelette de test de Schirmer. La bande de test est scannée et analysée pour mesurer la saturation et l’intensité de la couleur. L’utilisation du modèle mathématique permet de calculer le volume du reflux et de séparer le volume de vitré liquéfié du volume du colorant composant le reflux.
Les 8 yeux de cadavres ont été divisés en deux groupes en fonction de la pression intraoculaire : normale (15 mmHg ; 4 yeux) ou haute (30 mm Hg ; 4 yeux). Une injection intravitréenne de 50 µL d’hématoxyline a été réalisée pour chacun des yeux, et le reflux a été immédiatement recueilli sur la bande de Schirmer. Le volume total moyen du reflux variait entre 0 à 8,05 µL avec une moyenne de 1,68 µL (médiane 0,62 µL). Le volume moyen de colorant reflué variait entre 0 à 2,15 µL avec une moyenne de 0,37 µL (médiane 0,08 µL). En moyenne, seulement 0,74 % des 50 µL de colorant injectés avait reflué (médiane 0,15 %) avec une fourchette de 0 % à 4,30 %. Le petit effectif de la série n’a pas permis d’évaluer une différence du volume du reflux suivant la pression intraoculaire.
Dans leur étude publiée en 2013, les auteurs avaient montré que le reflux après IVT était surtout composé de vitré liquéfié [4]. Il s’agissait cependant d’yeux animaux avec des caractéristiques probablement spécifiques du vitré comme de la sclère. Dans cette étude, l’utilisation d’yeux de cadavres a également pu être associée à quelques différences par rapport à la pratique clinique. La durée du stockage des cadavres diminue la viscosité du vitré (et majore ainsi le risque et la quantité du reflux). C’est aussi le cas de la température. Pour cette raison, les auteurs ont limité le réchauffement des yeux avant les expérimentations. En pratique clinique, l’importance du reflux de vitré liquéfié varie probablement suivant l’âge des patients.
En conclusion, on retiendra de cette[...]
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